Solar Impulse lance le Prêt à Voter Suisse

Malgré les divisions et les attaques incessantes, la raison a parlé plus fort et les résultats encourageants du référendum où la population suisse a voté pour l'adoption de la loi sur le climat ont réussi à présenter la transition écologique comme une opportunité sans précédent. Reconnaissant qu'il s'agit d'un pas dans la bonne direction, la Fondation Solar Impulse souhaite aller encore plus loin avec son initiative innovante "Prêt à Voter", un effort non partisan visant à accélérer l'adoption de solutions cleantech en modernisant les lois qui capturent les avantages offerts par ces technologies.

Pour Bertrand Piccard, président et fondateur de la fondation Solar Impulse, le résultat du vote était le bon, même pour les opposants.

"Je pense que la plupart des opposants seront satisfaits du résultat lorsqu'ils verront la réalité des chiffres et tout ce que cette loi apportera, tant sur le plan économique et écologique que sur celui de la qualité de vie des gens. Les décideurs sont conscients des problèmes environnementaux, mais n'ont souvent pas le soutien populaire nécessaire pour agir. Ce vote leur donnera la liberté de saisir les opportunités économiques offertes par la transition écologique", explique Piccard.

La Fondation Solar Impulse voit dans la transition écologique une opportunité non seulement de dynamiser l'économie suisse, mais aussi d'améliorer la qualité de vie de sa population. A cette fin, Bertrand Piccard a récemment partagé avec le Parlement suisse plus de 25 propositions législatives visant à ouvrir la voie à l'adoption rapide des innovations en matière de technologies propres.

Baptisée "Prêt à Voter", cette série de recommandations a été élaborée en collaboration avec des innovateurs et des experts juridiques afin d'éliminer les obstacles à l'adoption de solutions qui protègent l'environnement et sont financièrement viables. Ces recommandations sont conçues de manière à ce que les parlementaires puissent les utiliser comme ils l'entendent - en les soumettant telles quelles ou en les développant avec des contributions supplémentaires.

"Nous savons qu'il existe des solutions financièrement viables pour protéger l'environnement - nous en avons identifié plus de 1 500 - mais le cadre juridique actuel permet encore l'utilisation d'anciens systèmes, processus et dispositifs qui sont polluants, inefficaces et gaspilleurs. Chacune de ces recommandations vise à moderniser les normes et les standards pour mettre ces innovations sur le marché", explique M. Piccard.

Selon les chiffres de l'Office fédéral de l'environnement, les secteurs les plus polluants en Suisse sont les transports (véhicules routiers), responsables de 31% des émissions, les ménages/services (chauffage avec des combustibles fossiles), pour 26%, et l'industrie (consommation d'énergie), pour 17%. Les résultats d'une étude de la Fondation Solar Impulse indiquent que si les propositions de Prêt à Voter étaient adoptées et les solutions mises en œuvre, cela conduirait à une réduction considérable des émissions dans ces secteurs en particulier, et mettrait le pays sur la voie de l'absence d'émissions.

Nombre de ces propositions sont simples et non controversées, et ne nécessitent qu'une mise à jour de la législation pour l'adapter à ce que la technologie permet aujourd'hui. En voici trois exemples ;

Proposition n°. 3 met en avant la technologie "Vehicle-to-Grid", qui permet d'utiliser les batteries des véhicules électriques pour équilibrer les besoins du réseau énergétique. Les voitures étant immobilisées 23 heures par jour, les batteries des voitures rechargeables pourraient stocker l'électricité excédentaire sur le réseau et la réinjecter aux heures de pointe, contribuant ainsi à l'équilibre entre l'offre et la demande d'électricité. Bien que parfaitement logique, ce système n'est pas explicitement autorisé ou encouragé à l'heure actuelle. Des modifications de la loi sur l'approvisionnement en électricité, telles que l'obligation pour les gestionnaires de réseau de reprendre l'électricité produite à partir d'énergies renouvelables et d'offrir une rémunération appropriée, pourraient rendre ce système possible.

Les habitants peuvent réduire leur consommation d'énergie de nombreuses manières, notamment en consommant de l'eau chaude. Proposition n°. 11 encourage les régulateurs cantonaux de l'énergie à introduire des directives pour la récupération de la chaleur perdue dans les habitations, dont le respect conditionnerait l'obtention de subventions. La solution qui inspire cette mesure - Joulia - permet de réduire jusqu'à 62 % l'énergie nécessaire au chauffage de l'eau de douche en récupérant la chaleur des eaux grises.

En ce qui concerne l'industrie, Proposition n° 25 concerne une mesure qui pourrait permettre à la Suisse d'économiser jusqu'à 1,4 million de tonnes de CO2 en captant et en utilisant la chaleur résiduelle qui s'échappe des processus industriels. Ce processus pourrait être mis en œuvre en introduisant des exigences de récupération de la chaleur perdue dans les conventions d'objectifs signées par les entreprises et les grands consommateurs, notamment en imposant un seuil minimal de consommation de chaleur renouvelable ou récupérée.

La Fondation Solar Impulse a déjà commencé à travailler avec des acteurs clés pour finaliser le contenu de ces propositions. Au début du mois de mai, des projets ont été présentés à un groupe de parlementaires issus de tous les horizons politiques afin de discuter de la manière dont les propositions pourraient être développées avant d'être examinées lors de futures sessions parlementaires. En outre, la Fondation a commencé à travailler en étroite collaboration avec des acteurs clés de la transition écologique, notamment swisscleantech et Agropole, afin d'examiner comment ces propositions peuvent contribuer au mieux à l'adoption d'innovations en matière de technologies propres dans ces secteurs.

"Nous sommes confrontés à un certain nombre d'obstacles administratifs, principalement en termes de permis. Tout d'abord, nous devons simplifier les procédures, qui sont très longues et parfois compliquées. Lorsque vous êtes une petite entreprise, cela peut vraiment limiter votre développement et vous mettre en danger. Des initiatives comme celle-ci sont importantes car elles permettent de soulever ces questions auprès des législateurs et de leur faire connaître des actions concrètes qui nous aideront", déclare Laurent Coulot, PDG et cofondateur d'Insolight.

Aujourd'hui, le succès de la transition écologique ne dépend plus du développement continu de nouvelles technologies, mais plutôt de la création de conditions favorables à l'adoption et à l'exploitation de ces innovations.

En apportant les solutions environnementales nécessaires aux décideurs politiques à travers ces propositions de Prêt à Voter, la Fondation Solar Impulse espère continuer à faire avancer l'initiative Prêt à Voter lors des prochaines sessions parlementaires et des élections fédérales d'octobre.

Lire les propositions suisses de Prêt à Voter